Fouille
Archeologie
Terrestre
Madagascar
5 min
La mission archéologique STM 2022
La mission archéologique STM 2022 a eu lieu entre le 9 et le 26 mai. Elle avait pour objectif une première mission de reconnaissance archéologique terrestre de la baie d’Ambodifotatra, la plongée sur l'épave du supposé Fiery Dragon n'ayant pas été autorisée par les autorités locales. Cette première mission s'inscrit dans un programme archéologique plus large de 4 ans de 2022 à 2025.
Des archéologues franco-malgaches composaient l'équipe accompagnait d'étudiants en archéologie des universités d’Antananarivo et de Tamatave. La mission a été dirigé par le Dr. Jean Soulat (Laboratoire LandArc, Craham – UMR 6273 – Université de Caen Normandie), le Pr. Chantal Radimilahy (Institut de Civilisations Musée d’Art et d’Archéologie (ICMAA)) et le Dr. Bako Nirina Rasoarifetra (ICMAA - ICOM) et le Pr. émérite Jean-Aimé Rakotoarisoa (ICMAA). Le Pr. Emérite Eugène Mangalaza (Tamatave) nous a rejoint quelques jours pour mettre en place une convention pour les futures missions et rencontrer l’équipe.
Les télé-pilotes du drone/LIDAR étaient Isabelle Le Tellier (Air d'Eco Drone, ingénieur spécialiste des moyens de télédétection et Eric Yény (Service département d'archéologie de l'Allier, archéologue topographe).
Des archéologues de terrain français étaient présents pour superviser les sondages sous la direction d'Alexandre Coulaud (Inrap Guyane, NAOM) et accompagnés de Ludovic Ibba, Olivier Troubat et Anne Hoyau Berry.
Conjointement à la mission de terrain, une équipe était dédiée à l'inventaire et à l'étude du mobilier conservé au Musée de la Reine Bétia sur l'îlot Madame. Elle était dirigée par Jean Soulat et accompagnée par Yann von Arnim (Mauritius Museums Council) et John de Bry (Center for Historical Archaeology, Melbourne, Floride).
Enfin, les étudiants malgaches qui ont participé aux phases de terrain, d'études au musée et aux ateliers de formation organisés (DAO, photogrammétrie, enregistrement) : Judith Raharinoro, Fanny Nelas Sabe, Mamisoa Ratsimbazafy, Mosesy Ratsara et Copertinot Canisius.
La première semaine a fait l’objet d’une large prospection aérienne à l'aide d'un drone équipé d'un boîtier LIDAR afin d’inventorier les potentiels vestiges terrestres. Six zones ont été testées notamment l'Aiguade (zone 3), l'île aux Forbans (zone 4) et le Fort de la Possession (zone 6). Les données sont en cours de traitement afin de dresser une cartographie numérique précise de ces éléments archéologiques.
Relevés LIDAR du Fort de la Possession
Le tellier - AIR D'ECO drone
Les deux autres semaines ont permis d'initier la campagne de terrain sur les zones testées par le LIDAR. Plusieurs prospections et sondages test ont été mis en place notamment à l'Aiguade (zone 3), sur l'île aux Forbans (zone 4) et en bas des remparts du Fort de la Possession (zone 6).
Dans le même temps, l'inventaire et la pré-étude des collections du musée ont été effectués avec plus de 3500 tessons de céramique/porcelaine, 120 objets métalliques, 100 restes en verre et 100 restes de faune.
Il faut préciser que comme prévu, tous les objets découverts lors des investigations de terrain ont été déposés au musée de l'îlot Madame le 26 mai dernier.
Grâce aux soutiens des institutions françaises et de l’Ambassade de France à Madagascar, ce programme de recherche a été amorcé avec une 1ère année très convaincante. Nous espérons pouvoir le développer sur les trois années suivantes. La collaboration entre les archéologues français et malgaches a été très enrichissante, et l’aide à la formation des étudiants a été, comme prévu, au cœur du projet avec le soutien des deux universités d’Antananarivo et de Tamatave.
Ce travail de reconnaissance des occupations pirates de la baie d’Ambodifotatra a permis aux équipes d’archéologues de travailler sur une zone géographique jamais investiguée. Dans ce cadre, nous avons mis en évidence des vestiges coloniaux français datant des XVIIIe et XIXe siècles, mais également les premiers tessons de céramiques malgaches découverts en prospection sur les hauteurs de l'Aiguade et sur l'île aux Nattes. Ainsi, la présence sur place des étudiants en archéologie et des enseignants-chercheurs malgaches a été l’occasion d'échanger sur l'expertise de ces témoins locaux anciens et d'ouvrir des perspectives de recherche complémentaires sur la connaissance du passé local de Sainte-Marie grâce à l'apport archéologique.
La découverte de ces vestiges a été l’occasion de valoriser le patrimoine historique et archéologique de l’île Sainte-Marie. Le temps nous a manqué pour organiser une conférence au public mais nous souhaitons transmettre nos découvertes à la population. Ainsi, nous proposerons prochainement au délégué chargé de la Culture à Sainte-Marie en lien avec le Ministère de la Culture et de la Communication des supports d'affichage (poster) au musée qui expliquerons notre travail aux visiteurs.
Enfin, cette 1ère mission a bénéficié d’une exposition médiatique exceptionnelle avec le tournage d’un documentaire de 90 min par une société de production française, Gedeon Programmes. Diffusé sur la chaîne Arte fin 2022, ce documentaire intitulé provisoirement « L'île des pirates » sera l’occasion de se pencher sur l’histoire de Madagascar et de l’île Sainte-Marie à travers l’installation des forbans mais aussi de la vie commune entre ces pirates et les populations locales.
Pour leur soutien et la bonne conduite des opérations sur place, nous tenons à remercier :
- Mme la Ministre de la Culture et de la Communication
- Mr le Secrétaire Général du Ministère de la Culture et de la Communication
- Mr le Directeur Général des Projets Présidentiels Augustin Andriamananoro
- Le Ministère de l'Aviation Civile Malgache
- Le Ministère de la Défense et la Compagnie 302 de Sainte-Marie
- Mr le Préfet de Sainte-Marie Henri Jocelyn Mahafody
- Mr le Maire de Sainte-Marie Joseph Pierre Razaka
- Mr le Délégué à la Culture et Communication de Sainte-Marie, Jean Bosco Totozafy
- Mr le Directeur du Musée de Sainte-Marie, Jacquit Vaughou
- Mr la Déléguée au Tourisme de Sainte-Marie, Diana Ndalana
- Mr le président de l'office de Tourisme de Sainte-Marie, Fifou Mayer